Focus 4 : L’aqueduc Saint-Clément, une construction remarquable



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Depuis sa fondation au Moyen Âge, Montpellier manque d'eau, et ce malgré les puits et les deux fontaines construites au XVe siècle, la font Putanelle, au bord de la rivière du Verdanson, et la fontaine de la porte du Pila Saint-Gély. D'autres fontaines suivent, sans suffire à contenter les besoins, et il faut attendre le XVIIIe siècle pour que la ville décide la construction d'un aqueduc pour amener les eaux des sources du Lez, en confiant la réalisation à Henri Pitot.

L'ambitieux projet

La construction de l'aqueduc débute en 1753 à Saint-Clément-de-Rivière et suit progressivement un tracé de 14 kilomètres. À proximité de la ville commence l'édification de la partie monumentale inspirée du pont du Gard. L'ouvrage s'étend sur 800 mètres, comprend 51 grandes arches et termine sa course sur la promenade royale.
Le 7 décembre 1765, après douze ans et demi de travaux, l'eau jaillit pour la première fois au Peyrou sous les vivats d'une foule enthousiaste.

L'achèvement en beauté

L'année suivante, Jean-Antoine Giral débute les travaux de réaménagement du Peyrou, dont une partie du projet consiste à raccorder l'aqueduc à un château d'eau. Ce pavillon hexagonal, élément constitutif de la place, est situé dans l'axe de composition, sur la terrasse la plus élevée. Temple des eaux d'inspiration antique, il est orné d'allégories du milieu fluvial et aquatique.

Afin de distribuer l'eau amenée par l'aque- duc dans le centre de la ville, il est décidé en 1770 de construire trois fontaines : celle des Trois Grâces, de l'Intendance et des Licornes, toutes trois achevées en 1776.

Dans les années 1850, la conduite est prolongée jusqu'à la source du Lez afin d'augmenter son débit, mais malgré cet accroissement, la ville ne peut répondre aux besoins d'une démographie galopante. Fatigué par la surcharge imposée, l'aqueduc nécessiterait d'importantes réparations. À l'évidence il faut renoncer à son emploi et une nouvelle canalisation pouvant recevoir 400 litres par seconde prend le relais, en 1935.

Un patrimopine du XXe sicèle

La colonne d'équilibrage de l'aqueduc Saint-Clément est construite pour réguler la pression hydraulique. Cette construction est située sur l'actuelle place Émile-Martin. Son architecte, Marcel Bernard, érige une colonne creuse en béton armé, alliant les canons de l'architecture classique et le style moderniste avec l'utilisation du béton. Haute de 23 mètres, une fontaine est intégrée dans le socle du monument. Celui-ci est labellisé « Architecture contemporaine remarquable ».

Aujourd'hui et demain

Aujourd'hui, l'aqueduc ne transporte plus d'eau mais l'ouvrage demeure un élément marquant du paysage montpelliérain. Si les portions d'aqueduc des Arceaux et de la Lironde sont protégés au titre des Monuments historiques depuis 1954, l'ensemble du linéaire de l'ouvrage fait aujourd'hui l'objet d'une étude en vue de sa protection totale. Le regard de la grande source à Saint- Clément-de-Rivière a fait l'objet d'une restauration en 2021.

Le chemin longeant l'aqueduc Saint-Clément a été revalorisé de la promenade du Peyrou jusqu'à l'aqueduc de la Lironde. Ce parcours d'environ 1h30 de marche permet de découvrir les parties visibles de l'aqueduc ainsi que des éléments urbains remarquables. Un projet de voie verte sur l'ensemble des 17 kilomètres est en cours.

La portion sur la Lironde est particulièrement spectaculaire dans son environnement peu urbanisé. De nombreuses bornes, ornées du blason de la Ville, sont encore visibles, ainsi que plusieurs regards sur la canalisation elle-même.

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